Les Montreurs d'Ombres
Troupe familiale itinérante, spectacles d'ombres chinoises


Au lendemain d'une représentation en plein air des "Trois petits cochons courent toujours" un vieux monsieur est venu de bon matin frapper à la porte de notre roulotte. Il nous témoigne son enthousiasme pour le spectacle vu la veille, et nous remet cette lettre :

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Le 12 sept 2009

Sophie et Marc,
les Montreurs d'Ombres,
nous invitent à "partager en famille
l'aventure du spectacle vivant".

Ombres animées par Marc sur accompagnement musical de Sophie au piano ; bruitage de circonstance(s) à l'occasion ... "Aventure du spectacle vivant" contemporaine des premiers essais du cinéma. Accents de piano à la Scott Joplin ... Eveil d'un monde nouveau (qui n'allait pas toujours être heureux ...)

On s'y croirait revenu ! Et pourtant, même compte tenu de mes 76 ans, je n'y ai jamais été, en ce premier quart du siècle passé qui fut celui de la jeunesse de mes parents. Mais Sophie et Marc, jeunes artistes, tout jeunes parents, ont su nous y ramener avec tendresse. Ils sont, ensemble, une même sym-phonie, au sens où l'entend le Petit Larousse au n°2 de l'explication du mot : "Ensemble harmonieux de choses qui vont parfaitement ensemble". Ouvrez votre petit Larousse : je n'invente rien ...

Quel pépé, ayant atteint le grand âge de la sagesse, l'âge que l'on dit "troisième", n'a pas gardé en tête et au fond du coeur l'air des trois petits cochons ? Cet air que Sophie ramène si bien, avec une sereine sensibilité, à la surface de notre mémoire. Un jeu de piano qui fait effectivement penser - de loin - à Scott Joplin, mais dans lequel Sophie s'exprime selon son âme et son art bien à elle, s'adaptant avec bonheur à cette ambiance du temps de ses grands parents.

Et Marc, de son côté, anime derrière l'écran les ombres sorties de la lanterne magique. Théâtre d'ombres que l'on croirait d'abord réservé aux petits, mais au jeu duquel les grands se laissent prendre ... et même fasciner.

Instants de bonheur simple et vrai. Et, tout en regardant, tout en écoutant, je me laissais doucement, passivement ... emporter vers des souvenirs plus vieux que moi. Je ne regardais plus, je contemplais en rêvant un peu ; je n'écoutais plus, j'entendais ce que mes parents, dans leurs vingt ans, avaient peut-être entendu.

Voilà ... Je voulais juste essayer d'exprimer tant bien que mal mes sentiments.

Le 12 septembre 2009.
Jacques Bauer